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Simulation avec Nathan Reyes

Photo du rédacteur: Julie LavalléeJulie Lavallée

Les leaders de l'Observatoire des droits humains aux Nations Unies, ont récemment pu expérimenter un aspect de la complexité des enjeux auxquels sont confrontés les négociateurs et négociatrices humanitaires.  Dans le cadre d'une simulation immersive animée par Nathan Reyes, les leaders ont eu l’opportunité de mettre leur talent de négociation à dure épreuve en se plongeant dans un jeu de rôle extrêmement réaliste. Inspiré de situations réelles, les leaders devenus négociateurs et négociatrices humanitaires du Comité international de la Croix-Rouge pour l’occasion, ont dû faire preuve d’une grande perspicacité devant M. Reyes qui jouait le rôle d’un implacable acteur armé.

 

Fort d’une expérience de plus de dix ans dans le domaine humanitaire, M. Reyes a réalisé plusieurs mandats au sein du CICR et c’est à travers cet impressionant parcours qu’il a développé des compétences dans la négociation avec des autorités étatiques et des acteurs armés.

Ayant travaillé sur les lignes de front de la guerre, M. Reyes a été témoin des conséquences ravageuses des conflits armés et de la violence de ceux-ci dans certains des environnements les plus hostiles de la planète.  Ayant faciliter la libération d'otages et coordonner la recherche et la récupération de personnes disparues, M. Reyes possède une précieuse expérience de terrain qui a pu transparaître dans l'apprentissage expérientiel transmis lors de la simulation.

 

Lors de l'exercice, M. Reyes était accompagné de Coline Moreau, conseillère spéciale en contenu pédagogique au sein de l'Observatoire et il était accompagné aussi de son chien.  Vêtu d’un costume de style militaire et arborant un maquillage de type camouflage, M. Reyes recevait chaque petit groupe de leaders dans une atmosphère glaciale ou la tension était palpable.  Afin que l'expérience soit dès plus réalistes, les leaders recevaient les faits et les instructions sur les enjeux à discuter seulement quelques minutes avant la rencontre appelant ainsi les leaders à réagir rapidement dans la préparation de leur argumentaire tout comme ce le serait dans la réalité. 

 

La trame factuelle décrivait des faits se déroulant dans les montagnes d'un État fictif, le Zargos, où subsisterait depuis plusieurs années un climat de rébellion, nourri par des problèmes politiques et économiques.  En raison de ces conflits des centaines de personnes, combattants et civils, seraient détenues dans une prison abandonnée.  Les familles craignent le pire pour leurs proches et sont inquiètes des conditions de détention, alléguant la possibilité que les détenus soient torturés, humiliés et gardés en isolement punitif par les gardiens de prison du FZA (Free Zargos Army).  Plusieurs familles ont même perdu contact avec leurs proches et elles sont incapables de recevoir des informations sur leur bien-être ou leurs déplacements. Le CICR qui maintenait une présence dans la région depuis cinq ans attendait cette rencontre avec le commandant et dirigeant du mouvement FZA depuis longtemps.  Après de multiples tentatives, M. Reyes alias commandant Saladin a finalement accepté de les recevoir. Cette rencontre se voulait une opportunité pour le CICR de négocier l’accès aux détenus, transmettre des nouvelles aux familles et potentiellement ouvrir un dialogue de protection. 

  

Avec ces faits en main, les leaders avaient une idée de quoi négocier lors de la rencontre.  Ne négligeant aucun détail dans son rôle de commandant intransigeant, M. Reyes était crédible et convaincant dans son ton, ses arguments poussant ainsi les étudiants à être très créatifs dans leur méthode de négociation, le but étant d'obtenir l'accès aux détenus.

 

La simulation a été un excellent exercice d’apprentissage. Bien que la rencontre a été assez brève, l'intensité des échanges ne donnait pas nécessairement le goût d’allonger le discours. L'expérience a donné un bon aperçu de ce que peuvent vivre les négociateurs et les négociatrices humanitaires du CICR et des risques qu’ils prennent dans le cadre de leurs fonctions. Ce genre de négociation se fait souvent dans des contextes volatiles avec des autorités étatiques et des acteurs armés qui ne sont pas forcément enclins à vouloir négocier. Cette simulation m’a rappelé la simulation d’une journée réalisée dans le cadre du cours d’été en droit international humanitaire (DIH) donné par le Centre de recherche et d'enseignement sur les droits de la personne (CREDP) de l'Université d’Ottawa et la Croix-Rouge canadienne. Des exercices d’apprentissage comme ceux-là sont essentiels et démontrent l'importance du travail réalisé par le CICR et ses employés. 

 

Bien entendu, cet exercice n’était qu’une simulation, cependant il est primordial de garder à l’esprit que pour plusieurs de telles situations représentent leur réalité et que de nombreuses victimes souffrent des conséquences des conflits armés d'où l’importance du droit international humanitaire et d'initiative comme celle de  l'Observatoire des droits humains aux Nations Unies de la Section de droit civil de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa.

 

Le droit international humanitaire regorge de possibilités.  Le besoin d'individus qualifiés est manifeste et pour des étudiants en droit, ce domaine mérite d'être considéré. Pour ceux qui s'intéressent au droit humanitaire et à ce genre de simulation, la lecture des Conventions de Genève de 1949 et de ces protocoles additionnels est un excellent point de départ. Dans la même veine, la Charte des Nations Unies est aussi une convention internationale avec laquelle tous les passionnés ou les praticiens du droit devraient être familiers. 

 

L'Observatoire des droits humains aux Nations Unies offre des possibilités d’apprentissage uniques et diversifiées à ses leaders, cette simulation est sans contredit une expérience qui représentait des défis mais qui est très mémorable.

 
 
 

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